Qui êtes-vous ?
Difficile de se décrire en quelques lignes. Alors, pour aller vite, on peut commencer par ce que je ne suis pas ! Je ne suis pas un professionnel de la sécurité comme on en voit pas mal dans les arts martiaux. Au contraire, je suis plutôt ce que certains appellent un intellectuel. Je suis chercheur : un scientifique, quoi ! Je suis rarement confronté à des situations dans lesquelles je serais amené à utiliser mon « savoir ». Mais, j’aime le sport : j’ai beaucoup pratiqué la gymnastique, le ski alpin, puis je suis tombé sur la boxe française que j’ai adorée pour son coté dynamique, stratégique et extrêmement ludique. Une sorte de jeu d’échecs humain.
Cela fait plus de 20 ans que je suis tombé dans la marmite. Et avec maintenant plus de 40 ans, je suis toujours aussi mordu.
Quel est votre parcours martial ?
J’ai d’abord été attiré par la boxe française par son côté technique. Ce qui m’intéressait, c’était les assauts, une sorte d’escrime avec des gants de boxe aux mains et des savates aux pieds. Je trouvais le combat brutal. Puis, en étant dans le bain, j’ai ressenti le besoin d’aller au bout de la démarche. Je suis monté sur le ring. Eric Quequet a été mon coach pour me préparer et être la bouée de secours dans le coin. Je n’ai pas fait beaucoup de combats, mais je suis tout de même rentré dans le cercle de la première série.
En parallèle, j’avais suivi les réflexions d’Eric qui inventait les bases de l’ADAC. Donc, naturellement, quand j’ai décidé d’arrêter les combats, je me suis inscrit avec lui à l’ADAC. Maintenant, je suis le plus ancien adhérent de l’ADAC car inscrit dès le début soit il y a à peu près 20 ans !
Depuis combien de temps connaissez-vous Eric Quequet ? Depuis combien de temps vous entraînez-vous avec lui ?
C’est simple. Il y a 25 ans, quand j’ai pris mon premier cours de boxe française : mon professeur était Eric. Depuis, on ne s’est jamais séparé. Quand on n’avait plus de club, on trouvait tout type de salles pour continuer à s’entraîner, ou bien on allait dans les parcs. Je me souviendrai toujours du temps personnel qu’il a investi pour me préparer au combat : plusieurs leçons individuelles par semaine, sans jamais me demander un centime. A part l’amitié, je ne vois pas ce qui pourrait motiver cette générosité. Si… peut-être le plaisir !
Aujourd’hui encore, alors qu’il s’est installé loin de Paris, dans un coin de paradis, je ne peux pas m’empêcher de trouver une occasion de passer par chez lui pour mettre les gants.
Qu’est-ce qui vous plait à l’ADAC ?
Ce que j’aime avant tout, c’est la démarche qui est derrière. Tout est issu d’une réflexion à la fois pratique, qui s’inspire de la réalité du terrain, et intelligente. Etant moi-même chercheur, je suis frappé par la démarche d’Eric, semblable à la mienne. Il observe, analyse, prend des notes, s’informe sur les savoirs du passé, expérimente. Le résultat est tout simplement innovant. Eric avait mis en place un cours confirmé à l’ADAC qui était un vrai bonheur. Des entraînements intensifs qui se renouvelaient tout le temps. Dommage qu’il soit allé s’installer si loin ! Et la cerise sur le gâteau, ce sont les stages CATS : des mises en situation si réalistes qu’elles nous poussent à chercher au fond de soi les réponses à des questions existentielles. Mais toujours avec un fond d’humour, ça c’est important pour moi.
Une anecdote ?
Je me souviendrai toujours d’un soir dans un bled humide de Bretagne. C’était il y a une bonne vingtaine d’années. Eric avait organisé un stage d’entraînement pour le club de boxe francaise. Bien sûr, c’était intense, mais le soir on se retrouvait tranquillement à discuter autour d’une bonne bière. Et c’est là qu’en discutant avec son vieux pote Joël, Eric a exprimé un manque : « Il y a tous ces arts martiaux, mais pourtant, on n’a pas trouvé la solution pour une vraie situation, dans la rue, la technique vraiment adaptée… ». La soirée a tourné autour de ce constat qui était aussi un étonnement ! Et quelques années plus tard naissait l’ADAC…