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Entretien avec François Bouvier, formateur Boxe de rue

Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle François Bouvier, j’ai 37 ans. Je travaille chez Dassault Aviation dans la conception des commandes de vols.

Quel est ton parcours martial ?

J’ai commencé le karaté à 13 ans et je suis allé jusqu’à la ceinture noire 3e Dan. J’ai pratiqué cet art martial en compétition dès la 2e année. A 25 ans, alors que je pratiquais toujours le karaté, je me suis mis à la boxe thaï. J’ai pratiqué la boxe thaï pendant 2 ans, puis j’ai suivi des cours de capoeira pendant 2 ans également. Je me suis mis au pancrace (MMA) pendant 3 ans. Enfin, j’ai rejoint l’ADAC à 28 ans et je n’en suis jamais reparti. 🙂

As-tu un parcours sportif compétitif à évoquer ?

J’ai pratiqué le karaté en compétition, au niveau national dont 2 année en international. Je n’ai jamais été très régulier, car je dois bien avouer que j’y allais la peur au ventre (que je ne maitrisais absolument pas), et donc les résultats ont été très aléatoires.

Quelles ont été tes motivations pour rejoindre l’ADAC ?

A mes 25 ans, j’ai été victime d’une agression dans la rue. Alors que je me baladais tranquillement dans la ville de Gap un été, j’ai été pris à parti par un grand mec (je ne sais pas pourquoi), qui s’est élancé vers moi. J’ai de suite été pris d’une panique incontrôlable, avec tous les ressentis émotionnels qui vont avec ! Lorsqu’il m’a balancé un gros low kick, en karatéka que j’étais, j’ai bloqué avec mon avant-bras et ça n’a pas très bien marché. Puis, quand il m’a envoyé une droite, j’ai esquivé : la technique qu’on ne bossait jamais au karaté ! Ensuite, je l’ai saisi en collier de coté… idem, je n’avais jamais vu ça au karaté ! Les gens nous ont séparé. Cela a été un choc. Toutes mes réactions différaient complètement de mon enseignement de karatéka. Je me suis alors remis en question et j’ai pratiqué la boxe thaï. Là, aucune pédagogie de la part du prof et surtout, aucun apport concernant les émotions que j’avais ressenti. Dégouté, je me suis mis à la capoeira pour changer un peu.

Entre temps, je me sentais toujours en insécurité, je me suis mis au free fight en pensant que « là au moins » ça ressemblerait à la rue et que j’allais pouvoir retrouver cette peur pour l’apprivoiser. Le prof était très bien, mais toujours pas d’apport et d’explication sur ce que j’avais ressenti et surtout comment le combattre. J’ai alors décidé, avec un de mes amis, de créer ma méthode. Nous avons commencé à se retrouver tous les dimanches matin pour réfléchir sur la question de l’agression. Je me souviens qu’au premier entraînement, je lui ai dis « balance moi un gros pain, je vais bloquer ». Bon bah… je l’ai pris de plein fouet dans la bouche ! De fil en aiguille et à force de recherche, de test et de DVD, notre pratique prenait forme, de manière un peu empirique, mais ça me semblait bien plus réaliste que les autres formes de self-defense proposées !

Un jour je suis tombé sur le DVD Boxe de rue, puis un autre dans lequel participait Eric Quequet. Ce que j’ai vu ressemblait complètement à mon idée… ou plutôt l’inverse ! Je me suis dis : « Pourquoi inventer quelque chose qui existe déjà ? » Je me suis donc rendu à l’ADAC 75 pour voir ce qu’il en était. J’ai tout de suite été séduit par l’ambiance et surtout le discours d’Eric ! Enfin le traitement de l’émotion, de la gestion du stress et du conflit y étaient abordés !

Qu’est-ce qui t’a plu dans la Défense de rue ?

Comme je le disais plus haut, on y traite de l’avant-agression, en apprenant la vigilance, l’attitude, la gestion du stress et du conflit. C’est primordial et, pour moi, cela représente 95 % de la self défense ! Ensuite, les techniques et principes enseignés sont réalistes et réalisables en état de stress, en tenue de ville : départ en garde passive, échange verbal…

Les stages de mise en situation CATS ont également été une révélation pour moi ! Waouh, quel apprentissage ! Je m’en souviens encore. Par la suite, j’ai passé mes grades, puis mon diplôme d’animateur et de formateur. Je me suis également formé en Amazon Training et en animation du CATS.

Qu’est-ce qui donne sa particularité au club ?

Je m’occupe de deux clubs dont Dassault Aviation que j’ai crée en 2008. Ce club a la particularité de regrouper exclusivement des ingénieurs, cartésiens et complètement vides d’expérience en matière d’agressivité ! Le 1er cours les remet assez vite à leur place et ils accrochent rapidement ! Ce genre de discipline fait pas mal de bruit au sein d’une entreprise comme Dassault. J’ai des gars très assidus et il y a une super ambiance !

Pour l’ADAC 75, j’ai tout appris là-bas avec Eric Quequet. A son départ, j’ai pris la place d’enseignant puis de président. C’est le club-mère, là ou tout a commencé, c’est donc une grande fierté de m’en occuper.

Combien de personnes pratiquent dans ces deux clubs ?

Au club Dassault Aviation, il y a 35 pratiquants et à l’ADAC 75, 75 personnes viennent pratiquer.

Quels sont les événements prévus cette année ?

Pour l’ADAC 75, nous avons animé un stage CATS le 16 novembre, c’était génial ! Le 1er février, Robert Paturel vient donner un stage de 5 heures ! Les 8 et 22 mars, il y aura 2 stages Amazon Training.