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20 ans de l’ADAC – Épisode 4 – La formation des enseignants

Comment formez-vous vos enseignants ?

Comme je l’ai expliqué précédemment, notre niveau d’exigence est élevé, mais accessible avec du travail et de la remise en question.

Pour commencer, nous demandons un niveau technique en Boxe de rue. Cela suggère de l’avoir pratiquée régulièrement en club ou de suivre un stage de plusieurs jours par niveau. Nous avons choisi la Boxe de rue comme porte d’entrée, car elle est facilement intégrable et assez généraliste.

Pour pouvoir suivre une formation d’enseignant, il faut avoir validé un niveau « Confirmé » en Boxe de rue. Soit environ 50 heures de pratique en 2 stages intensifs, ce qui équivaut à environ 2 à 3 ans en salle, à raison de 2 entraînements par semaine, selon le niveau de départ.

Tous nos niveaux techniques comportent une évaluation des techniques, du comportement technico-tactique, de la condition physique, des connaissances théoriques et du comportement en opposition libre (donc sous stress). Aucune équivalence n’est possible.

Les stages de mise en situation CATS viennent compléter cela en apportant les notions tactiques.

Une fois le niveau « Confirmé « obtenu, il y a la formation pédagogique. Je pense que c’est la partie qui nous distingue le plus des autres écoles. J’ai volontairement mis la barre assez haut.

Un enseignant de self-défense ne peut pas raconter n’importe quoi pour la bonne raison que les conséquences peuvent être dramatiques. Je n’exagère pas et je pense vraiment ce que j’écris. Je me souviens de certains de mes élèves qui voulaient à tout prix tester les techniques à mains nues contre un couteau en situation réelle ! A bien y repenser, je les avais mis en situation de trop grande confiance en ne proposant pas les bonnes situations pédagogiques. Comme ils n’avaient pas d’expériences réelles, ils prenaient tout pour argent comptant et se croyaient invincibles.

A quoi se réfère une personne inexpérimentée ?

A ce qu’elle entend et voit sur le sujet (Web, télé, journaux, potes, enseignants, etc.). Si les sources d’information sont justes, elle peut les prendre en compte. Si elles sont fausses, elle sera induite en erreur et se mettra en danger.

Le problème, c’est que souvent la personne inexpérimentée ne sait pas faire seule le distinguo entre le bon et le mauvais. De plus, beaucoup d’enseignants de self-défense n’ont pas d’expérience de terrain. Ce n’est pas grave du moment qu’ils en sont conscients et se forment ; c’est dangereux s’ils croient détenir la vérité et s’inventent un passé.

Notre responsabilité est donc engagée dans la démarche d’enseignement. C’est pourquoi, les enseignants doivent être très bien formés.

Les niveaux d’enseignement à l’ADAC

J’ai donc conçu des contenus sérieux et Laurent Patin (Instructeur Adac) y a fait de nombreux ajouts pédagogiques de qualité.

Nous avons trois niveaux d’enseignement :

  1. Animateur Adac : Il peut ouvrir un club, donner des cours, délivrer le grade de base.
  2. Formateur Adac : Il peut délivrer tous les grades et encadrer des stages au nom de l’ADAC.
  3. Instructeur Adac : Il représente le niveau le plus haut, et peut donc intervenir dans les formations d’enseignants.

 

Pour pouvoir accéder à la formation du niveau supérieur, il faut avoir suivi certains modules complémentaires de formation. On comprendra que ceux qui deviennent Instructeurs ont un niveau de compétence très élevé. Cela demande des années et c’est normal, la compétence s’acquiert avec le temps et l’expérience.

J’ai bien conscience que nous sommes à contre-pied de ce qui se fait, à une époque où tout va vite et où l’on appelle « star » un nigaud qui n’a fait qu’un bref passage dans une émission de TV réalité, mais ce n’est pas grave : cela permet une certaine sélection.

D’autres personnes proposent des formations accélérées et c’est très bien. Je ne les critique pas car leurs objectifs sont différents et, encore une fois, c’est plutôt sain d’avoir un éventail de propositions.

A l’heure actuelle, nous avons formé une soixantaine d’enseignants dont 45 environ sont en activité, nous avons 1000 adhérents cette année. C’est somme toute assez peu, comparé aux grandes fédérations, mais nous misons sur une grande qualité et nous préférons vraiment que ceux qui viennent soient motivés par notre démarche et l’envie de travailler avec nous.

Lire l’entretien dans son intégralité

Episode 1 – Qu’est-ce que l’ADAC ?

Episode 2 – La Boxe de rue

Episode 3 – La Défense de rue